LES SUCRES BIO

 

 

Le sucre blanc 

: c’est du saccharose à 99,7%, provenant de la canne à sucre ou de la betterave sucrière, débarrassé de tous ses minéraux et vitamines. En poudre, cristallisé, ou en pierre. Le seul sucre blanc bio qui existe est utilisé par les transformateurs pour des préparations particulières, mais n’est pas vendu aux particuliers.

 

Le sucre roux :

Méfiance ! En conventionnel, certains sucres dits "roux" ne sont que des sucres blancs colorés avec du caramel (cancérigène !). Les vergeoises n’existent pas en bio. Ce sont des sucres moelleux blonds ou bruns, issus de la betterave et qui sont recuits pour obtenir des saveurs plus prononcées. La cassonade est issue de la canne. C’est souvent un sucre blanc reparfumé avec de la mélasse ou du caramel.

En bio, le sucre parfois appelé roux est en fait un sucre complet plus ou moins raffiné (voir définition ci dessous)

 

Le sucre complet :

 Il n’existe pas de sucre complet de betterave, tout simplement parce que son goût serait désagréable. Le sucre complet est donc un sucre de canne cristallisé, qui n’a pas été totalement épuré de sa mélasse. Il contient encore certains sels minéraux. Plus le sucre est clair, moins il a de matières minérales… mais plus son goût est neutre. Pour les confitures maison par exemple, mieux vaut un sucre clair qui ne masquera pas le parfum des fruits…

 

Le suc de canne complet

Ou sucre intégral ou rapadura(son nom brésilien) ou sucanat, parfois aussi appelé sucre brut, est un jus de canne à sucre déshydraté, issu de l’agriculture biologique. Très foncé, il a un goût caractéristique de caramel réglissé. Une fois la surprise passée, en général, les enfants l’adorent ! Il n'a subi aucune transformation ni raffinage et conserve tous les sels minéraux, vitamines, et acides aminés de la canne à sucre. Sa composition en minéraux et oligo-éléments varie selon la qualité de la canne, donc selon les années… Il n’est pas cristallisé, et contient encore de l’humidité, ce qui fait qu’il a tendance à s’agglomérer. " On a essayé d’en faire en cubes, mais les grains sont trop irréguliers, ils ne collent pas comme il faudrait entre eux " explique François Llado, gérant de Rapunzel France (première société à avoir introduit du sucre bio en France).
Le process de fabrication du rapadura a évolué l’an dernier. Il est désormais chauffé moins fort, pour éviter la fabrication d’acrylamide. C’est une substance qui se forme naturellement lorsqu’on chauffe de l’amidon et des acides aminées à très haute température. Elle apparaît dès qu’on torréfie, frit, grille ou rôtit (biscuits, chips, céréales, barbecues, etc), y compris lorsque vous faites vous même chauffer un peu trop fort vos aliments contenants des sucres… or depuis deux ans, on soupçonne l’acrylamide d’être cancérigène. " Dans le doute, on a cherché des solutions techniques " dit François Llado, "désormais on chauffe les jus moins fort, et il n’y a plus d’acrylamide dans le rapadura"

 

Le sucre glace :

c’est un sucre en poudre (qui peut donc être complet), broyé très finement, auquel on a éventuellement rajouté un peu d’amidon pour éviter qu’il ne coagule. Il s’utilise essentiellement en pâtisserie.

Le sucre vanillé : comme son nom l’indique, c’est un sucre parfumé à la vanille, à utiliser pour la confection de desserts.

 

 

Le sirop d'érable 

C’est un sirop brun translucide, au goût délicat et parfumé. C’est la sève de l’érable, tirée en hiver, qui est mise à évaporer.(30 à 40 l de sève donnent un litre de sirop). Le fructose de la sève d’érable disparaît presque totalement au cours du chauffage, et s’associe au saccharose pour former une nouvelle molécule, que les Canadiens nomment " sucrose ". Seuls les sirops de haute qualité, notamment biologiques, ont un intérêt nutritionnel (le vrai sirop d’érable est riche en calcium, potassium, fer) et gustatif. On trouve en conventionnel des ersatz qui ne sont guère plus que des sirops de glucose caramélisés sans intérêt. Entamé, il se conserve au frais pendant 6 mois.

Le sirop d’agave : c’est le jus du cœur d’un cactus mexicain, qui est concentré par évaporation. D’un joli blond clair, il a une saveur assez neutre. Il est très riche en fructose naturel (90%) et en minéraux. Entamé, il se conserve au frais pendant 6 mois. Il s’utilise directement sur les laitages, crêpes, compotes, etc.

Le sirop de pomme ou poire : C’est la réduction très lente et évaporation de jus de fruits qui donne une pâte très parfumée, riche en fructose, minéraux, fibres, et vitamines. On peut l’utiliser comme une confiture, pour sucrer ses desserts.


Le miel :

il est très riche en fructose (et donc facilement assimilable), en minéraux et antibiotiques naturels, un peu moins en vitamines. Moins calorique que le sucre mais plus sucrant, il offre une incroyable variété de saveurs selon les fleurs dont il est issu. Mieux vaut éviter de le chauffer, ce qui inactive les enzymes qui le composent.

Les sirops ou malts de céréales (blé, riz, orge, maïs)
Ils sont obtenus par la lente fermentation de l’amidon des céréales, qui se transforme naturellement en glucides variés (glucose, maltose, fructose, etc). Ils ont des goûts et des couleurs variés. Le sirop de blé est assez neutre, et réglementairement " gluten free ", le sirop de riz a un goût plus prononcé. L’intérêt de ces sirops, c’est leur richesse en minéraux, et leur plus faible apport calorique (comme ils ont du goût, on peut en mettre moins !). Ils sont moins sucrants que l’érable ou l’agave , mais sont plus riches en matières minérales, et contiennent différents sucres.
On peut les ajouter à des laitages ou des compotes, ou les étaler sur des tartines. En revanche, en pâtisserie, ils se liquéfient et sont difficiles à utiliser.

L’amasaké
 :

C'est une matière sucrante qui se forme quand on mélange du blé cuit avec du Koji (amidon de riz). Ils fermentent, des enzymes transforment les amidons du blé en sucres. On obtient un produit de qualité supérieure dont les sucres variés (longs et courts) se sont formés de façon naturelle.

Le stevia : C’est un sirop issu d’une plante d’Amérique du sud, la stévia. Son pouvoir édulcorant est de 40 à 250 fois plus élevé que celui du sucre, il est présenté comme un sucre miracle par certains, parce qu’il ne contient aucune calorie, mais il se métabolise dans le corps en stéviol, dont les effets sont décriés par d’autres. De toutes façons, il n’en existe pas en bio.

 

Dossier rédigé par Véronique Bourfe-Rivière
paru dans Consom'action n°21 hiver 2003-2004

 

 

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